Lorsque j’entre en photographie en 2010, je me tourne spontanément vers l’humain en mouvement dans son environnement naturel et urbain, une manière de poursuivre mes engagements dans la société depuis deux décennies. Je découvre alors que la lumière dans laquelle l’être évolue suscite en moi une œuvre humaniste et poétique.

Je découvre également les lumières et les noirs intenses de Daido Moriyama ; même émotion devant l’art vidéo de Bill Viola.

Ces expériences fondatrices m’ont offert mon nom d’artiste et mon langage artistique : “Or-phos” rapproche les termes hébraïque et grec qui exprime la lumière, “photo-graphier” signifie littéralement “écrire/dessiner la lumière”.

Lorsque je rencontre en 2019 la peintre iranienne Maryam Imani, nous comprenons rapidement que nos recherches autour de la lumière sont en attente d’un dialogue. Celui-ci apparaît dans mes images réalisées en résonance avec ses peintures ; il devient aujourd’hui un projet commun. Il se nourrit de notre vie au sein de la nature, de nos voyages, de nos cultures millénaires, de notre enseignement de l’art et de la résilience, de notre recherche philosophique côtoyant les lumières des sages, spirituels et poètes de Perse et d’ailleurs.

Je poursuis donc aujourd’hui une œuvre qui fait émerger la clarté du flux et du flou, qui fait naître la lumière de “l’éloge de l’ombre” (J. Tanisaki), en maintenant ainsi ouverte l’énigme de la vie.